Nietzsche - Es-tu un esclave ? Alors tu ne peux pas être l’ami. Es-tu un tyran ? Alors tu ne peux pas avoir d’ami.
Bist
du ein Sclave? So kannst du nicht Freund sein. Bist du ein Tyrann? So kannst du
nicht
Also Sprach Zarathustra
Es-tu un esclave ? Alors tu ne peux pas être l’ami.
Es-tu un tyran ? Alors tu ne peux pas avoir d’ami.
Nietzsche - Ainsi Parlait
Zarathoustra
Voila deux questions qu’il
conviendrait de se poser… Qui suis-je ? Esclave ? Tyran ?
L’amitié ressemble un peu
de loin à un rapport de domination : l’un dirige l’autre (ça peut
s’équilibrer dans la réciprocité). L’autorité de l’ami sur l’autre est une
autorité libre. C’est un peu l’autorité que le père a sur l’enfant :
l’autorité de la confiance.
L’esclave ne décide pas ce
qu’il fait. Il n’existe que pour l’autre. C’est bien de tenir compte de
l’autre, c’est le fondement de toute relation. Mais ne pas tenir compte de soi,
ne pas décider, c’est comme devenir un objet. L’esclave ne peut pas être de bon
conseil puisqu’il ne donne pas de conseil, il ne prend pas la décision de dire
franchement à celui dont il est soi-disant l’ami : « Je ne suis
pas d’accord. »
Le tyran décide tout. Il
n’existe que pour lui-même. Le tyran ne peut pas avoir d’ami parce qu’il
n’écoute pas, son cœur n’est pas près à voir ses tords. Ce sont donc deux
extrêmes à craindre.
On ne peut pas
« être » un ami sans s’engager, sans se bouger et sans risquer
parfois de perdre cet ami en lui disant sa vérité. Réciproquement, on ne peut
pas avoir d’ami si on veut posséder, tromper cet ami.
Toute relation vrai s’appui
sur la communication. Pour qu’un message passe, il faut qu’il y ait de la
confiance. Cette confiance doit être construite pour être réelle. Confiance de
celui qui reçoit le message, car il sait qu’il ne sera pas blessé inutilement.
L’esclave fait ce qu’on lui dit, mais ce n’est pas de la confiance, c’est de l’obéissance.
Confiance de celui qui
envois le message, qui sait que l’autre ne le prendra pas au pied de la lettre,
mais y réfléchira. Le tyran voit son ordre suivit, il ne demande pas non plus
la confiance de ses serviteurs.
La confiance, ça ressemble à l’obéissance : dans les
deux cas on fait ce que dit l’autre. Seulement dans le premier cas on pourrait
ne pas le faire, et parfois on ne le fera pas.