Nietzsche - Ce qui est fait par amour s’accomplit toujours par delà bien et mal - Nietzsche
Nietzsche - Jenseits von Gut und Böse, aph.153
Ce qui est fait par amour s’accomplit toujours par
delà bien et mal.
Par-delà bien et mal
2007_02_12_Nietzsche_Was_aus_Liebe_getan_wird__geschieht_immer_jenseits_von_Gut_und_B_se
Par amour. Ce qui est fait par amour ;
c'est-à-dire avec l’amour pour motif et pour justification. L’amour passion
n’en est qu’un exemple, il n’est souvent un asservissement à un bien être
illusoire ; il me semble que l’exemple parfait serait l’amour du Banquet de
Platon : un amour noble du beau. L’amour d’une personne est toujours l’amour
d’une apparence : si l’amour est réel, il est l’amour d’une émotion,
l’amour du désir même.
Le bien et le mal sont le couple de valeur
antagoniste au moyen duquel les maîtres, le Christ par exemple, dirigent les actions
des peuples. En mettant un contenu derrière ces notions de bien et de mal le
maître indique aux hommes la voie qu’il souhaite les voir suivre. Les peuples
spontanément érigent une sorte de morale : il y a des règles de vie dont
la nature nous fait découvrir bien vite l’utilité ; mais c’est règles-là
ne nous sont-elles pas enseignée par la souffrance qu’éprouve notre amour
lorsqu’il les violes ; la morale alors vient à propos pour expliquer la
faute et indique une solution.
Traditionnellement – c'est-à-dire selon la
conception socratique, reprise par Platon et popularisée par Jésus – l’amour
tend à l’unité : tous les hommes se rejoignent grâce à leur amour commun
de l’unique perfection, ou c’est Dieu qui les attire à lui. La morale aussi ne
veut pas être plusieurs.
Je ne sais pas comment Nietzsche explique la
communauté des âmes, qui rend possible toute communication, notamment celle des
sentiments (l’empathie, la compassion). Pour ma parts je l’explique comme la
communauté des corps : à corps semblables sens et raison semblables ;
la principale cause de divergence intellectuelle et de méchanceté est celle
qu’à montré Socrate : l’imbécillité.
Si l’opposition du bien et du mal se calque sur
celle de la souffrance et sur plaisir, c’est d’une façon semblable à celle dont
la vérité se découvre derrière les apparences – les apparences se voient en
premier, il faut une folie pour tomber sur la vérité car elle les contredits
d’abord, puis la vérité perçant à jour on voudrais presque renoncer aux
apparences pour ne pas se laisser tromper par elles.
L’opposition entre bien et mal est purement
théorique : elle est enseigné, révélé même pour les Chrétiens. Lorsqu’elle
prend les dehors des sensations – le feu de l’enfer sous les prairies
lumineuses du paradis – c’est, officiellement, par seul souci de pédagogie. Si,
comme nous venons de le noter, la transmission des valeurs se fait en
enseignant, à partir des goûts intimes, la plaisirs et les souffrances de
chacun, un art d’interprétation des actions (« faire souffrir est
mal »), le jugement morale reste supérieur au sujet pensant pour une
raison simple : l’élève est sot, le maître non. Et le maître se réfère à
l’autorité d’un être infaillible. Aussi pour quiconque chercher le bien (bien
faire, bien comprendre, bien aimer) la seule autorité, qui est aussi suprême,
c’est dieu. Chez les chrétiens, cette doctrine alla jusqu’à l’interdiction de
la lecture et le combat de la pensé propre.
Mais nous sommes taché par le péché originel,
d’ailleurs toute religion se donnant comme vraie, la vérité dépend de dieu seul
et non de la personne. Toute intuition humaine est donc dévalorisée au profit
de l’intuition divine qui est parfaite. Dieu représente le degré suprême de
l’échelle qui monte à partir du sot et passe par le sage, ou plus exactement,
milles échelles montent des milles sots et se rejoignent en Dieu, qui est
unique, car les divergences sont le fait de la sottise.
Aussi l’amour est, dans le schème classique, cette
échelle : il est le rayon de lumière qui perce le nuage et que la lumière
rend sensible. Cependant cette conception est basé sur un mythe : le dieu
unique. Sans ce mythe nous ne savons pas si la raison converge toujours, nous
ignorons s’il existe une réponse à nos questions, nous avançons sans but.
Pourquoi ?
La distinction entre le bien et le mal n’est pas
encore et ne se présente pas comme une science exacte à laquelle tout les
hommes sans exceptions devraient se soumettre, les seuls points d’accord
concernant les points les plus triviaux (ne pas mourir trop vite), rien de
sérieux ne nous impose de penser que nous devons être d’accord sur les question
les plus importantes et les plus épineuses. Ensuite, même sur les problème
triviaux, parfois une souffrance évité donne lieux à dix autres souffrances et
si nous sentons qu’il est souhaitable de vivre et de s’entre aider pour cela, nous
savons tous d’expérience qu’il vaut mieux aguerrir un enfant en le lassant
prendre le risque de s’égratigner et en ne lui cachant pas toutes les dureté de
la vie – pourquoi n’en serait-il pas de même à plus grande échelle ? Nous
sentons bien par exemple qu’il ne serait pas souhaitable que chacun ouvris sa
maisons aux clochard : pourquoi chercheraient-il un toit dès lors ?
Mais ces
raisons ne sont pas suffisantes encore pour démontrer l’insuffisance d’une
morale et son illégitimité à s’occuper des problèmes supérieurs. Cette
imperfection de la morale, chacun l’éprouve au quotidien : la morale nous
dit-elle de fuir toutes les souffrances ? Ce serait trop de travail !
Quelle charge écrasante qui empêcherais d’avancer et de prendre les
risques nécessaires ! La morale nous dit-elle de chercher les
plaisirs ? Quelle sottise, eux qui si sont fuyant, dont on se lasse si
vite : la morale nous dit-elle alors de souffrir ? Autant mourir de
suite ! La morale nous dit-elle de fuir le plaisir ? Quelle autre
mortification, quel mépris de soi même, quel aveuglement tandis que nos sens
nous disent ce qui leur est bon ! La morale nous dit aussi : ne tue
pas. Et si c’est tuer le meurtrier ? Et si c’est sauver l’enfant au risque
de laisser mourir son père, et si c’est rester chez soi à réfléchir sur une
phrase de Nietzsche ou à regarder la télé au lieu d’aller aider à survivre
quelques pauvres orphelins ? Et si c’est manger trop de sel et fumer avec des
non fumeurs ?
On le voit bien dans cette série d’exemple :
toutes les injonctions sont réfutables, la morale cherche à décider, elle le
peut sur des actions simples, des phrases choques qui mettent presque tout le
monde d’accord (ne tue pas), elle voudrais se crédibiliser en s’appuyant sur
les sensations primaires de plaisir et souffrance, elle ne le peux pas, elle
voudrait les fuir, elle ne le peut pas non plus. Remarquons au passage qu’il
faut s’être posé la question avec sincérité, c’est-à-dire en essayant ce que
l’on croit être bon et en critiquant avec vigueur, il faut avoir éprouver dans
son âme et dans sa chaire le sérieux et le bien-fondé de cette attitude qui
consiste à suivre nos inclinations pour avoir ne serait-ce qu’une chance
d’échapper à leur tyrannie et à la tyrannies des courants moraux qui s’appuient
toujours un peu, le plus souvent sans le revendiquer, sur ces sensations de
plaisir et de souffrance.
En deux mots : nous ne somme pas assuré que
nos actes puisse tendre vers un bien, puisque nous ne savons même pas si le
bien existe ou s’il n’est qu’une conséquence de notre désir de na pas mourir –
et ce désir est le plus bas, le haut étant le désir de vivre. Or il n’y a pas
de morale qui nous dise par avance quelle vie nous devons mener : toute
morale est universelle : elle nous dit ce que doivent faire les hommes.
Mais je veux savoir ce que je dois faire.
Cette cruauté, de constater notre incertitude de
l’existence de dieu, cette solitude sans fond que nous impose Nietzsche n’est
pas sans compensation : si nous n’avons pas de but, nous avons un
motif : L’amour. De deux choses l’une : où bien l’on fait les choses
à contre cœur, ou bien on les fait avec : si c’est à contre, alors il faut
que le motif soit autre part : dans la raison moralisatrice, celle qui dit
ceci est bien ou mal. On est certains que cette raison vient des hommes, on ne
l’est pas qu’elle vienne de dieu. Mais ce détour n’est vraiment notre
sujet : si le bien et le mal nous sont extérieur, si on nous les a
enseigné, à nous pauvres myopes, alors ils seront un motif secondaire de nos
actes, un prétexte peut-être. Mais ce qui est le plus intime, le plus
intérieur, le plus proche de l’acte ce sera l’amour qui en est à la source. A
la question que dois-je faire la réponse est : ce que je veux. Qu’est-ce
que je veux ? Ce que j’aime. Et rien n’est plus difficile et plus noble
que de comprendre mon amoure et de le satisfaire, car dans ce chemin toutes les
morales peuvent être des passages et des propositions – toute morale fut le chemin
d’amour d’un homme, elle fut sa destiné et elle est un exemple pour nous et
elle nous enseigne bien des tentatives de solution à des problèmes qui sont
aussi les nôtres – dans ce chemin toute morale, y compris les morales qui
disent ne pas être une morale et qui croient dire généralement :
« fait ce que tu veux » et qui comprenne : « fait ce que tu
désir, ce que tu crois vouloir : suit des sens. » toute morale est un
proposition, aucune morale qui vient du dehors n’est la nôtre exactement :
ce serait tyrannie de quelqu’un qui ne nous connaissait pas tout à fait – mais
seulement beaucoup car un homme qui se connaît bien lui-même en connaît du même
coup beaucoup sur les autre.
Plus encore, le bien et le mal se courberont sans
peine devant notre amour : qui n’as pas vu un amoureux qui tenait avant un
discours avec une conviction exagérée, et qui abandonne ce discours sitôt qu’il
aime ? Ce discours n’était pas le siens. Il était d’un maître que notre homme à
eut raison de suivre, avant de trouver sons maître, son amour – dans notre
monde démocratique le premiers maître est souvent le peuple. Notre amoureux aura
cru faire passer avant lui–même la foi qu’il avait pour ce discours et il
pensait être « altruiste » tant que lui-même ne s’était pas révélé. L’amour
va par delà le bien et le mal : il ne tient plus compte d’eux, il les
dépasse et les laisse loin derrière lui ; il les remplacerai si son amour
disait : « je suis l’amour que les autre doivent
éprouver. » Mais cela n’est pas de l’amour, c’est de la furie, du désir,
de la tyrannie : « je veux donc tu dois ». L’amour est plus
fin que cela ! Il dira plutôt : « Ne veux tu pas cela
aussi ? Vois, c’est que j’ai de plus beau ! Ne veux-tu pas le
regarder et apprendre à le voir avec moi ? Tu n’aimera pas comme j’ai amé
cela : ce fut mon amour, cela peut-être pendant un moment ta morale,
puisse-t-elle t’apprendre juger et à critiquer, puisse-t-elle t’apprendre à
voir le beau, puisse-t-elle t’aider à découvrir ton amour ! Mais le jour
où tu devra la dépasser, fait le : tue là, libère toi, et aime par
toi-même, si tu est assez fort pour cela. »
L’amour est élection : il engendre la notion
du bien, ce bien n’est pas pure originalité, il ressemble à celui du voisin,
mais il y a en lui une chose qui n’est que de nous-même, que nous pouvons
proposer au voisin, mais jamais lui imposer. L’amour passion dit : voici
le bien, c’est d’être avec cette personne. L’amour fait sentir milles maux
qu’on aurait pu éviter si on y avait prêté attention, il nous fait prendre
conscience du poids de nos paroles et nous enseigne la continence et les
honnêtes calculs. Mais quand on n’aime pas, on ne prête pas attention à tout
cela, on se contente d’un à peu prés parce que la souffrance des autres ne nous
a pas encore trop fait souffrir. La morale se loge là ou rien de plus fort
n’impose une loi. Puisse la morale être très forte et très contraignante :
l’amour qui la dépassera en sera vraiment digne.
L’amour donne-t-il envie d’exprimer une colère
juste ? Soyons en colère.Mais si notre homme possède une morale qui lui
dit de ne pas battre sa femme, et que son amour lui dit de la battre, alors il
la battra. On me dira, ce n’est pas alors son amour qui bat… Si c’est son amour
– puis ces hommes souvent se tuent devant leur bêtise… car l’amour d’un homme
faible est un amour dangereux, il faut beaucoup de forces pour tenir un amour, car
l’amour est un tyran, le tyran que peut-être aussi la morale. L’amour est un
tyran : aussi lui faut-il une solide éducation et un grande morale :
L’amour d’un enfant est dangereux car l’enfant ne sait pas arriver à sa fin, il
crois qu’il faut enfermer pour être aimé ! L’homme qui a gardé ses
illusions d’enfant deviendra un criminel bas si un désir le préoccupe.
Si l’homme n’est pas faible, alors il aura fait
face d’abord à certaines vérité, telles que la mort probable et prématuré de
l’amour, il aura su aussi qu’il ne pourra pas possédé le cœur, il aurai pu
anticiper sa propre violence et la combattre. Mais pour cela il aurait fallu
quelque chose de plus fort qu’une morale, il aura fallu une force intérieur qui
le contraignît, il aura fallu un amour, et un amour bien plus vaste et honnête
que le petit amour d’un seul femme : un amour de toute sa vie et de
chacune de choses de ce monde.
Ais-je suffisamment dis que la haine (la vraie
haine et non le petit mépris) est un amour de son ennemi ?