Pascal LA distance infinie des corps aux esprits figure la distance infiniment plus infinie des esprits à la charité, ...
LA distance infinie des corps aux esprits figure la distance infiniment
plus infinie des esprits à la charité, car elle est surnaturelle.
Pascal - pensées
Nous voyons bien notre main, elle est juste là au bout de mon bras, je la
sens, et avec elle je sens maintenant le clavier. Je sais où le pose mes doigts
et même si je sais pas le dire, je sais où comment elle est, ce qu’elle est,
non ? Non. Je ne sais presque rien sur ma main. Rien de plus que quelques
sensations éparses, dont certaines ne viennent même pas de ma main, comme le
bruit des touches.
Les volontés, les sentiments, les sensations qui agissent en moi sont
encore des façons de comprendre mon corps, car c’est bien mon corps qui s’agite
ou s’apaise, c’est bien de mes yeux que je voie, et même mes rêves, dans
lesquels souvent mon corps s’illusionne en créateur stupéfiant, mêmes dans mes
rêves c’est encore par mon corps que le théâtre se joue.
Mais on est déjà passé dans l’esprit. Et l’esprit connais des astuces et
des tours de magie que ne nous explique pas le corps. Parce que même si je ne
comprend pas toujours la personne qui est en face de moi, je sais bien que
parfois, nous parlons à peu près de la même chose : où est cette
chose ? dans ma tête ? dans la siennes ? il y aurait deux
choses ? et quand je parle par exemple de ce « i », il est
où ? sous vos yeux ? sous les miens ?
C’est un peu comme une machine à penser à « i », en écrivant, je
fabrique le début d’une petite machine automatique qui va faire penser
« i » tout les gens qui liront « i ». C’est un pouvoir
minuscule, instable et vain. Mais c’est un pouvoir parce que je le comprends
avec mon esprit. Si je devais expliquer, calculer, connaître exactement le
mouvement que font les neurones de mon lecteur pour commencer à écrire, je
n’aurais pas fini.
C’est par l’esprit que je vois combien je peux sortir de mon corps, comme
le footballeur ne pense pas à son pied mais au ballon vers le but. Et quand
j’entend les vielles histoires, qu’on me parle des hommes, je vois bien que
nous somme parfois capable, par la simple synchronisation de la bouche et de l’oreille,
de regarder en même temps avec chacun ses yeux de l’esprit vers le même
endroit, un endroit qui n’était pas sous nos yeux.
Et voila, cette distance, qui n’est pas seulement celle jusqu’à l’horizon,
ma la distance jusqu’ à derrière le étoiles, le grand mur sombre. C’est
pourquoi l’homme regarde les étoiles, qui sont alors sont seul refuge à un
esprit égaré dans l’espace. C’est parce qu’il y a des abîmes dans lequel
l’homme se perd, que l’homme gagne à la charité, c’est-à-dire l’amour.
Ma main a parfois besoin de mes yeux pour voir où elle va, et entre mes
yeux et ma mains, il y a parfois mon
esprit, que je me souviendrai presque avoir entendu me murmurer des mots assez
semblable à ceux que j’écrit maintenant. Une mains sans âme, sans mobile, sans
mouvement, c’est une mains morte, qui semblable à la mains endormie, qui
surveille encore et le réveillera peut-être si je la touche.
C’est par mon âme que ma mains à une réel importance pour « moi ».
Mais c’est quoi « moi » ?
Ma main, si on l’écoutais, aurais
peut-être l‘orgueil un instant de dire « je suis, moi, une main. » Ce
serait sympathique, mais un peu ridicule. La main aurait moins tord de
dire : je suis la mains de jean. Comment ma main trouve-t-elle dans le
sang les choses qui la nourrissent ? En rendant service au cœur et à
l’estomac, sous la direction d’une sorte de gouvernement vivement agité, le
gouvernement de notre esprit, où siège l’esprit logique, les réflexes
posturaux, et des délégué sensations représentant les muscles. Et tous écoutent
et prennent, plus ou moins en accord leurs dispositions.
Le corps sans souffle est presque mort. Le corps sans esprit est mort.
L’esprit sans amour n’existe pas. Il y a des difficultés à aimer, comme il y en
a à vivre et à respirer. Mais l’amour, c'est-à-dire se sentir comme participant
à un corps supérieur à nous, dont nous ne somme que les mains, un corps auquel
nous pouvons être utile, et à qui nous pouvons nuire.
C’est pourquoi, me semble-t-il l’amour uni encore plus fortement l’esprit à l'esprit
que l’esprit uni ma main à ma faim et à mon ventre. D’une façon d’autant plus
rare et difficile. La plupart des choses référence dans l’espace matériel ne
sont même pas des atomes. Rares est la vie, plus rare et plus supérieur encore,
la vie consciente, et infiniment plus
difficile et enviable : l’amour.
Pour pascal, c’est l’eucharistie vécu, « eu » comme bon, bien,
réussi ; Charistie, comme amour. C’est l’union dans le corps spirituel du
christ, le corps dont ne sommes que les humbles organes et la vivante
« matière ».C’est la charité, et la charité est surnaturelle.