Pascal - Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie.
Le
silence éternel de ces espaces infinis m’effraie.
Blaise
Pascal
C’est
assez poétique. Assez poétique pour toucher notre âme là où elle se trouve sans
défense, là où elle est aussi dans une attente insoutenable de sens. Voila
notre monde : trop vaste, trop incompréhensible, trop. Nous attendons
quelque chose de lui. Quoi ? Un sens disais-je ? Mais rien qu’un mot suffirait,
même pas un mot, une intuition, un murmure. Mais rien. Le silence, le silence
des infinis est éternel. Notre monde se présente à nous comme une conversation
bruyante, nous comprenons des bribes de mots, mais l’ensemble nous échappe. La
frayeur… on parle aussi beaucoup de l’angoisse, je ne saisi pas bien la
différence… un silence actif, dont la seule et constante activité est d’effrayer.
Nous ne pouvons pas lutter contre ces silence : nous savons faire parler
bien des chose, mais pas les infinis. Un espace infini, un espace à remplir ?
un vide ? c’est inerte un espace, c’est insensé c’est comme un objet
inutile et intéressant. En fait ce n’est même pas encore un objet, c’est mois
que ça. Et nous voulons savoir, sentir tenir le pourquoi de ces espaces
infinis, nous voudrions interroger, nous essayons toutes les nuance de question
de la sollicitude à l’impératif. Rien ne viens ni ne viendra : il n’y a
que sous nos petits yeux charnel que l’espace se montre et nous dit un petit
peu de sa manière d’être. Mais même là, devant nous, sous nous yeux même il y a
plus d’incompréhensible que de compréhensible. Alors celui qui voudrais
comprendre les espaces qui ne sont pas sous ces yeux… même une vie éternel ne
lui servirai à rien, car il aurai beau errer il ne parviendra jamais à sortir
de cette frayeur. Il restera toujours prisonnier de ce bocal opaque qu’est le
monde, incapable même de s’appuyer un instant le long des parois, obliger de
pousser sur ces jambes pour tenir debout, et de rassembler son esprit pour ne
pas se dissoudre. Faible, nous ne pouvons que détourner humblement notre regard
du silence, et le porter sur ces quelques choses qui nous parlent, sans songer
qu’elles aussi se tairons bientôt sans nous avoir rien dit de ce qui nous
importe.